Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/149

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un sujet de souffrance pour toi et pour eux, n’entre pas en rapports avec les gens si tu n’éprouves pas d’affection pour eux.

2. Sans amour, on ne peut manier que les objets ; sans amour, on peut abattre des arbres, faire des briques, forger le fer ; on ne peut sans amour traiter les hommes. Si tu n’éprouves pas d’amour pour les hommes, occupe-toi de toi-même, manie des choses, ce que tu voudras, mais laisse les hommes tranquilles. Dès que tu te permettras de les traiter sans amour, tu deviendras non pas un homme, mais une bête, tu leur nuiras et tu seras malheureux toi-même.

3. Lorsqu’on voit des gens toujours mécontents, critiquant, tout et tout le monde, on a envie de leur dire : « Le but de votre existence n’est pas de dévoiler l’absurdité de la vie, de la critiquer, de vous fâcher et de mourir. Cela n’est pas possible. Réfléchissez ; vous ne devriez pas vous fâcher, ni critiquer, mais travailler à réparer le mal que vous voyez. « Si vous voulez faire disparaître le mal que vous voyez vous n’y arriverez certainement pas par l’inimitié, mais uniquement par la bienveillance envers tous les hommes, car ce sentiment vit toujours en nous et vous le sentirez aussitôt que vous cesserez de l’étouffer en vous. »

4. Il faut nous habituer à être mécontents d’un autre homme de la même façon, qu’il nous arrive d’être mécontents de nous-mêmes. Cela nous arrive lorsque nous ne sommes pas satisfaits d’un de nos actes, et non de notre