Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/201

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que le fond de toutes ces questions, est précisément contenu en ce qui est qualifié de vain radotage.

En effet, toutes ces questions, depuis celle de la lutte entre le capital et le travail, jusqu’à celle des nationalités et des rapports entre l’Église et l’État, reviennent à cette seule question : Y a-t-il des cas dans lesquels l’homme peut et doit faire le mal à son prochain, ou ces cas n’existent-ils pas et ne peuvent-ils pas exister pour un homme raisonnable ? Est-ce raisonnable ou non, et par suite, doit-on ou ne doit-on pas rendre le mal par le mal ? Il y eut un temps où les hommes pouvaient ne pas comprendre et ne comprenaient pas, en effet, l’importance de cette question. Mais les souffrances affreuses qui accablent l’humanité d’aujourd’hui ont conduit les hommes à reconnaître la nécessité de trouver à cette question une solution. Il y a dix neuf cents ans que cette question est définitivement résolue par la doctrine du Christ. Et c’est pourquoi, à notre époque, nous ne pouvons plus faire semblant de méconnaître cette question et d’ignorer sa solution.

VII. — La véritable conception des conséquences de la doctrine défendant la nécessité de la violence, commence à pénétrer dans la conscience de l’homme moderne.

1. Le châtiment, est une idée que l’humanité commence à dépasser.

2. L’esprit de Jésus, qu’on s’efforce d’étouffer, se manifeste néanmoins partout d’une façon éclatante. L’esprit évangélique n’a-t-il point pénétré dans les peuples, ne commence-