Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

personne et qu’il vivait lui-même au milieu de ses employés. L’ouvrier réfléchit : « Le premier patron promet trop. Si tout était vrai, il n’aurait pas besoin de tant promettre. En me laissant tenter par une vie grasse, je pourrai bien mal tomber. Le maître doit être méchant, parce qu’il punit sévèrement ceux qui ne travaillent pas à son gré ; j’irai plutôt chez l’autre ; au moins, celui-ci ne promet rien, mais on dit qu’il est bon et qu’il vit au milieu de ses ouvriers. » Il en est de même des doctrines religieuses. Certains docteurs incitent les hommes à bien faire en les intimidant par les punitions et en les attirant par des promesses de récompenses dans l’autre monde où personne n’a été. D’autres enseignent seulement que l’amour, base de la vie, est en nous et que celui qui reconnaît ce principe est heureux.

3. Si tu sers Dieu pour obtenir la jouissance éternelle, tu te sers toi-même et non pas Dieu.

VIII. — La raison vérifie les dogmes de la foi.

1. On n’obtient pas la foi par la raison. Mais la raison nous est nécessaire pour contrôler la religion qu’on nous enseigne.

2. Ne craignons pas de rejeter de notre religion tout ce qui est inutile, matériel, tangible, autant que ce qui est vague, indécis : plus nous purifierons le noyau spirituel,