Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/282

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

chose, arrête-toi et réfléchis afin de savoir si ce dont tu as tellement envie est bien.

4. Pour ne pas commettre de mauvaises actions, il ne suffit pas de s’en abstenir ; il faut apprendre à se contenir des mauvaises conversations et, surtout, des mauvaises pensées. Dès que tu te rends compte que tes paroles sont mauvaises, que tu te moques, blâmes, injuries, arrête-toi, tais-toi et n’écoute pas les autres. Agis de même lorsque tu as de mauvaises idées, lorsque tu penses mal de ton prochain ; qu’il soit digne de blâme ou non, arrête-toi et tâche de penser à autre chose. C’est seulement lorsque tu apprendras à te contenir des mauvaises paroles et des mauvaises pensées, que tu seras en état de te contenir des mauvaises actions.

5. Indépendamment du nombre de fois qu’il t’arrivera de tomber sans pouvoir vaincre tes passions, ne te laisse pas abattre. Tout effort de lutte diminue la force de la passion et facilite la victoire.

6. Chaque passion dans le cœur de l’homme est d’abord comme un solliciteur, ensuite comme un hôte, et enfin comme le maître de la maison. N’ouvre pas la porte de la maison de ton cœur à ce solliciteur.

VI. — La portée de la continence pour chaque homme et pour l’humanité entière.

1. Si tu veux être libre, habitue-toi à contenir tes désirs.