Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/302

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ce qui nous arrive, indépendamment, de notre volonté, et de Le remercier de ce qu’Il ait subordonné notre âme uniquement à ce qui est en notre pouvoir : notre raison ? Il n’a soumis notre âme ni à nos parents, ni à nos frères, ni à la richesse, ni à notre corps, ni à la mort. Par Sa bonté, Il l’a seulement subordonnée à ce qui dépend de nous : à nos pensées. C’est sur ces pensées-là et sur leur pureté que nous devons veiller de toutes nos forces pour notre bien. D’après ÉPICTÈTE

6. Lorsque nous apprenons une nouvelle pensée et que nous la trouvons juste, il nous semble l’avoir connue depuis longtemps et nous rappeler maintenant de ce que nous savions déjà. Toute vérité se trouve déjà dans l’âme de tout homme. Ne l’étouffe pas seulement par le mensonge, et, tôt ou tard, elle se révélera à toi.

7. Souvent nous vient une pensée qui nous semble juste et étrange à la fois, et nous avons peur d’y croire. Mais, après avoir bien réfléchi, nous voyons que la pensée qui nous semblait étrange est la plus simple vérité à laquelle on ne peut plus cesser de croire, dès l’instant qu’on l’a apprise.

8. Pour pénétrer dans la conscience de l’humanité, toute vérité doit traverser trois phases. La première : « C’est tellement inepte que ce n’est même pas la peine de discuter. » La deuxième : « C’est immoral et contraire à la religion. » La troisième : « Ah, c’est tellement connu de tous que ce n’est même pas la peine d’en parler ! »