Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/360

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pas dans la vie des ennuis impossibles, à supporter ; ils n’existent pas pour lui. Et cependant, combien souvent, au lieu de regarder un ennui en face, nous tâchons lâchement de l’éviter. Ne serait-il pas préférable de nous réjouir que Dieu nous ait donné le pouvoir de ne pas nous chagriner de ce qui nous arrive indépendamment de notre volonté, et de le remercier de ce qu’Il n’a subordonné notre âme qu’à ce qui dépend de nous-mêmes. Il n’a pourtant pas subordonné notre âme à nos parents, ni à nos frères, ni à la richesse, ni à notre corps, ni à la mort. Etant bon, Il ne l’a soumis qu’à ce qui dépend de nous-mêmes : à notre raison. ÉPICTÈTE.

11. Dieu nous a donné la raison pour que nous Le servions. C’est pourquoi nous devons veiller à sa pureté, afin qu’elle puisse toujours reconnaître le bien et le mal.

12. L’homme n’est libre que lorsqu’il est dans la vérité ; et la vérité est révélée par la raison.

VI. — La raison vérifie les principes de la foi.

1. Lorsqu’un homme emploie sa raison à résoudre les questions de la cause de l’existence du monde et de la cause de sa vie dans ce monde, il sent une espèce de malaise, d’étourdissement. La raison humaine ne peut imaginer de réponses à ces questions. Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela signifie que la raison n’est pas donnée à l’homme pour répondre à ces questions, et que c’est une erreur de la raison