Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/368

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contre les souffrances, mais continuent néanmoins à vivre, cela tient uniquement à ce que leur raison affirme la matérialité de leur vie, tandis qu’ils sentent, au fond de leur âme, qu’elle est spirituelle et qu’aucune souffrance ne peut priver l’homme de son vrai bonheur.

III. — Les souffrances apprennent à l’homme à considérer la vie au point de vue raisonnable.

1. Tout ce que nous appelons mal, toute peine, à condition de l’envisager comme il convient, améliore notre âme. Et toute l’œuvre de la vie consiste en cette amélioration. « En vérité, en vérité, je vous dis que vous pleurerez et vous vous lamenterez, et le monde se réjouira ; vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse sera changée en joie. Quand une femme accouche, elle a des douleurs parce que son terme est venu ; mais dès qu’elle a accouché d’un enfant, elle ne se souvient plus de son travail, à cause de sa joie de ce qu’un homme est né dans le monde. » JEAN, XVI, 20-21.

2. Les souffrances de la vie déraisonnable amènent à reconnaître la nécessité d’une vie raisonnable.

3. De même que seuls les ténèbres de la nuit révèlent les astres célestes, seules les souffrances révèlent la vraie signification de la vie. THOREAU.