Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/415

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La tendance peut être mauvaise : chercher à accomplir la volonté de sa nature charnelle—, ou bonne : chercher à accomplir la volonté de Dieu. Si l’homme suit le premier désir, il est sûrement malheureux ; s’il suit le deuxième, il n’y a pas pour lui de malheur possible—tout est bonheur.

3. Personne ne peut faire le vrai bonheur d’un autre. L’homme ne peut faire que son propre bonheur. Le vrai bien ne consiste qu’en une seule chose : vivre pour l’âme et non pour le corps.

4. Faire le bien est la seule œuvre dont on puisse dire qu’elle nous est sûrement profitable.

5. On dit que celui qui fait le bien n’a pas besoin de récompense. C’est vrai, si l’on croit que la récompense ne sera pas en toi et ne viendra pas de suite, mais dans l’avenir. Mais l’homme est incapable de faire le bien sans récompense, sans que cela lui donne la joie. Il s’agit de comprendre en quoi consiste la vraie récompense. Elle n’est pas dans ce qui est extérieur ni dans l’avenir, mais dans ce qui est interne et actuel : elle est dans le perfectionnement de l’âme. C’est là qu’est la récompense et en même temps la raison de faire le bien.

6. Un homme de sainte vie priait Dieu pour les hommes : O Seigneur, disait-il, sois miséricordieux pour les