Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/86

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II. — Qu’est-ce que le Péché ?

1. La doctrine des Bouddhistes enseigne cinq commandements principaux. Le premier : ne tue sciemment nul être vivant. Le deuxième : ne t’approprie pas ce qu’autrui considère comme son bien. Le troisième : sois chaste. Le quatrième : ne dis pas le contraire de la vérité. Le cinquième : ne te grise ni de boissons, ni de fumée. Les Bouddhistes considèrent donc comme péchés : le meurtre, le vol, la fornication, l’ivrognerie, le mensonge.

2. La doctrine évangélique ne recommande que deux préceptes, tous deux ayant trait à l’amour. Lorsque l’homme de loi, pour éprouver le Christ, lui demanda : —Maître quel est le grand commandement de la loi ? Jésus répondit : —Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute la pensée. C’est là le premier et le grand commandement. Et voici le second qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. C’est pourquoi, d’après la doctrine chrétienne, tout ce qui est en désaccord avec ces deux commandements, est péché.

3. Les hommes ne sont pas punis à cause de leurs péchés, mais par les péchés mêmes. C’est là le plus pénible et le plus sûr des châtiments. Il arrive qu’un imposteur ou un méchant vit et meurt dans l’opulence et les honneurs ; mais ceci ne signifie nullement qu’il a échappé au châtiment dû pour ses péchés. Et