Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/167

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tutions locales et gouvernementales de tel ou tel pays, l’abdication des exigences de la conscience, pour éviter les souffrances ou recevoir des récompenses, n’est pas et ne peut être un profit pour ce pays, mais toujours un vrai dommage en augmentant le nombre des membres malhonnêtes, nuisibles et dangereux de la société.

Il est temps, pour les représentants du pouvoir gouvernemental russe, de se débarrasser de l’idée erronée, mais si profondément ancrée en eux : que le peuple existe pour l’État. Il est temps de comprendre que pour des hommes qui défendent ce pouvoir, la seule justification de son existence, à leur propre point de vue, ne peut être actuellement que le souci du bien du peuple, c’est-à-dire la reconnaissance de l’existence de l’État pour le peuple. Aussi, le but de chaque gouvernant éclairé, qui ne veut pas être au-dessous du niveau moral et spirituel de son temps, serait-il de suivre, avec attention et respect, le développement de la conscience dans son peuple, le mouvement social progressif, chaque nouvelle manifestation du besoin des individus ou d’un groupe d’individus pour une vie meilleure, supérieure, plus morale et plus aimante, et,