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consommations, car les Parisiens sont le peuple le plus sobre de la terre. On leur sert un doigt de bière dans une chope magnifiquement taillée, une cuillerée de café dans une tasse de Sèvres, une goutte de liqueur dans un verre de mousseline, et cela leur suffit, leur estomac étant content, dès que leurs yeux sont satisfaits.

Mais la grande distraction des Parisiens, celle pour laquelle ils oublient le boire et le manger, ce sont les spectacles. Ceux-ci sont extrêmement nombreux et de toute espèce. Il y en a pour le drame, la comédie, le vaudeville, l’opéra, la chansonnette, la danse, les tours de force et d’adresse, etc. Quelques-uns sont en même temps cafés, et l’on peut y fumer et y consommer. Mais les plus goûtés et ceux qui attirent le plus de monde, ce sont les Théâtres-journaux.

On donne ce nom à des théâtres où le spectacle change, pour ainsi dire, tous les soirs et est une représentation exacte ou burlesque de l’événement de la journée. Si, par exemple, il éclate un incendie, s’il se commet un assassinat, etc., dès le lendemain, on reproduit ces événements sur la scène, et cela avec tant de fidélité que c’est comme si l’on voyait la réalité.

D’un autre côté, quand la nouvelle ou le personnage du jour prêtent tant soit peu à la parodie, on les représente en charge, on les mime, on les chansonne en ajoutant des détails bur-