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aussi, est-il impossible de deviner, à leurs habits, la situation sociale des promeneurs. Cependant, comme beaucoup d’employés tiennent absolument à faire savoir au public ce qu’ils sont, ils mettent une casquette réglementaire indiquant l’administration à laquelle ils appartiennent et le grade qu’ils y occupent. Mais cette casquette d’uniforme n’est nullement obligatoire, et ceux qui la portent le font de leur plein gré.

Du reste, il n’y a dans toute la République aucun costume officiel, aucun uniforme ; les magistrats les plus élevés en rang, les ministres, les juges sont vêtus comme tout le monde et cherchent à imposer le respect par leur mérite personnel et non par leur accoutrement.

Les femmes sont beaucoup moins libres que les hommes et elles sont soumises à une loi despotique qui règle jusque dans les moindres détails la coupe, la couleur et l’étoffe de leurs vêtements, la forme de leurs chapeaux, la disposition de leur coiffure et jusqu’à la nuance de leurs cheveux. Cette loi tyrannique qu’aucune femme, si indépendante qu’elle soit, n’ose enfreindre, c’est la mode.

Il est assez difficile de définir la mode, essayons-le cependant.

Je suppose qu’on ait trouvé pour un vêtement quelconque, un modèle réunissant à la fois toutes les conditions de commodité, de bon marché