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QUATRIÈME PARTIE

Ici, Mme  Van Weert se précipita dans la conversation :

— Voyons, mon ami, tu oublies de dire que Marthe était sortie. Cela est essentiel. Il faut commencer par là.

— Ma chère, je croyais avoir mentionné ce détail. Quoi qu’il en soit, monsieur Robinson… vous ai-je dit que notre généreux bienfaiteur s’appelle Robinson ?… Peu importe ! Toujours est-il que monsieur Robinson, envoyé par le docteur Claveaux, est venu vous faire visite… Il a résolu d’accueillir chez lui une famille de réfugiés belges.

Philippe, levant une main qui arrêta l’éloquence du financier, dit avec force :

— Merci, je n’accepte pas l’hospitalité !

À cette déclaration, les Van Weert se sentirent soulagés. Le mari poussa un soupir de satisfaction :

— Je me disais bien que vous n’accepteriez pas !… Je me rappelais, d’ailleurs, que vous aviez des fonds chez les Grassoux… Entre nous, mon cher, permettez-moi de vous dire que je ne comprends pas vos scrupules. Que diable ! en temps de guerre, il ne faut pas rougir de réclamer ce qui vous est dû… Mais, laissons cela ! Je me suis donc permis de dire à monsieur Robinson que je n’étais pas certain que vous accepteriez sa proposition, mais que, s’il pouvait nous la transférer, elle serait accueillie avec infiniment de reconnaissance.

— Avons-nous bien fait ? demanda l’excellente