tion de nos races chevalines. Personne ne contestera que les bons étalons manquent en France ; mais c’est surtout le nombre de ces animaux qui fait défaut ; car ceux que nous possédons dans les haras, ceux approuvés ou simplement autorisés, peuvent, tout au plus, saillir soixante mille juments dont la moitié à peine produit un poulain. Cette pénurie d’étalons se fait surtout sentir dans les pays qui se livrent à l’élève des chevaux. Là les juments doivent toujours avoir un produit chaque année ; et le propriétaire, soit par insouciance, soit par ignorance, se sert pour faire saillir sa jument, faute d’en trouver de meilleurs à proximité, du premier cheval entier qui lui tombe sous la main.
La mesure qu’avait prise en 1845 le ministre de l’agriculture et du commerce, en formant une troisième classe d’étalons, les étalons autorisés, produirait de bons effets, si elle pouvait se généraliser ; mais les propriétaires d’étalons n’y trouvant aucun bénéfice pécuniaire, dans la plupart des contrées, ne feront pas la moindre démarche, les moindres frais de déplacement, pour faire autoriser leurs chevaux ; et d’ailleurs, ceux de ces animaux qu’on n’aura pas voulu autoriser n’en continueront pas moins à faire la monte. Vers les centres principaux de la population chevaline, là où les chevaux sont le but presque principal de l’industrie agricole, comme, par exemple, dans les arrondissements de Caen (Calvados), de Tarbes (Hautes-Pyrénées), de Limoges (Haute-Vienne), on adoptera cette mesure, et l’on s’empressera, sans doute de faire autoriser les chevaux dans l’es-