Page:Toulet - Les Tendres Ménages, 1904.djvu/108

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sauce se répand sur plusieurs robes, et une violente altercation entre une dame âgée et un jeune homme qui dînent en tête-à-tête, on passe au salon, et, tout de suite, Perdicion prélude, avec le vieillard, à ses exercices.

Elle est comme frottée d'huile: autour de sa croupe et de son ventre, qu'elle bombe tour à tour ou ravale, l'appareil de ses membres se meut sans effort. On dirait quelque bête à fourrure qui s'étire, qui va bondir, élastique, impondérable. Et tout contre elle le vieux danse d'un air blasphématoire en agitant des castagnettes. Quelle sombre folie l'agite; tandis qu'il bave de sa bouche sans dents, ses mains dressées et retentissantes semblent attester au plafond d'invisibles et cruels fétiches.

L'Espagnole est infatigable: c'est le jeune homme qui lui fait vis-à-vis à son tour. Il danse avec mollesse, non sans grâce; des dames lui font cercle et semblent, par leurs regards couverts, se désigner des charmes ingénus dont elles s'irritent, mais s'avoueraient tentées peut-être, si Belle Amie n'était là pour les maintenir,