CHAPITRE XX
— Grégoire, lui disait deux heures plus tard Irène, qu’as-tu ? Dis-le moi vite, pendant que nous sommes seuls.
— Je n’ai rien, répondit Litvinof, je suis heureux, et voilà tout.
Irène baissa les yeux, sourit, soupira.
— Ce n’est pas une réponse.
Litvinof devint pensif.
— Eh bien, sache…, puisque tu l’exiges absolument (les yeux d’Irène s’agrandirent, son corps s’effaça légèrement en arrière), que j’ai tout dit aujourd’hui à ma fiancée.
— Comment, tout ? Tu m’as nommée ?
Litvinof fit un soubresaut.
— Irène, comment une telle pensée a-t-elle pu traverser ton esprit ? Que je…
— Pardonne-moi, pardonne-moi. Qu’as-tu donc dit ?
— Je lui ai dit que je ne l’aime plus.
— Elle t’en a demandé la raison ?
— Je ne lui ai pas caché que j’aimais une autre femme, et que nous devions nous séparer.