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PREMIER AMOUR

— Je crois qu’avec vous les choses ne traînent pas en longueur.

La deuxième amende fut pour Zinaïda. Elle leva les yeux au plafond et devint pensive.

— Écoutez, commença-t-elle, ce que j’ai inventé. Imaginez-vous un superbe palais, une nuit d’été et un bal splendide que donne la jeune reine. Partout de l’or, du marbre, du cristal, de la soie, des lumières, des perles, des fleurs, des parfums, tout le luxe de la richesse…

— Aimez-vous le luxe ?… interrompit Louchine.

— Le luxe est joli, répondit Zinaïda, et j’aime tout ce qui est joli.

— Plus que le beau ? repartit Louchine.

— C’est probablement quelque chose de très profond que vous dites là, je ne comprends pas. Ne m’empêchez pas de continuer.