Page:Tournefort Voyage Paris 1717 T2.djvu/530

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que depuis Erzeron nous avions veû une infinité de perdrix sur les chemins.

Outre le Chêne commun et celui qui porte la Velanede, on en voit de plusieurs autre especes dans cette vallée, et sur tout de celle dont les feüilles ont 3 ou 4 pouces de long sur deux pouces de large, découpées presque jusqu’à la côte, d’une maniére qui approche assez des découpures de l’Acanthe. La côte est vert-pâle et commence par une queüe longue de 7 ou 8 lignes, mais les feüilles sont lisses et vert-brun en dessus, blanchatres en dessous ; leurs découpures sont quelquefois incisées en trois parties à la pointe. Les glands naissent ordinairement deux à deux par plusieurs paires, entassez les uns sur les autres et attachez sans pedicule contre les branches. Chaque gland est long de 15 lignes, sur 8 ou 9 lignes de diametre, et déborde de moitié hors de sa calotte, arrondi et terminé par un petit bec. La calotte a 15 ou 16 lignes de diametre, haute d’environ un pouce, garnie de filets en maniére de perruque, longs de demi pouce, sur tout vers les bords, recoquillez les uns en haut les autres en bas, comme frisez, épais de demi ligne à leur base, mais qui diminuent jusques au bout. On trouve sur les mêmes pieds quelques glands plus courts et presque ronds. Les feüilles de cete arbre sont d’un goût fade et mucilagineux.

Nôtre route du 28 Septembre fut de 8 à 9 heures, presque toujours dans la même vallée, laquelle aprés s’être élargie et retrécie en plusieurs endroits, s’ouvre enfin en une espece de plaine inculte où nous observâmes les mêmes especes de Chênes. La riviere jusques-là couloit toujours à nôtre gauche, nous la passâmes à gué à une heure du gîte, et la laissâmes à droite dans la même plaine. Une partie de la Caravane alla coucher ce jour-là à To-