Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/114

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Lorsque celui-ci connut le décret et le dessein qu’on avait de désarmer sa garde, il prit le parti de la suspendre et de la renvoyer à l’École militaire. La garde nationale l’y conduisit au milieu des cris de : Vive la Nation, sans vouloir souffrir qu’elle marchât le sabre à la main. Elle était prisonnière.

Le licenciement de la garde constitutionnelle fut une vive affliction pour la famille royale : elle était composée de gens si dévoués ! son éloignement présageait de si grands malheurs !

De ce moment toute promenade, toute distraction cessèrent, et l’intérieur du château prit l’aspect de la plus douloureuse résignation. On comprenait que ce n’était pas sans dessein qu’on avait licencié la garde du Roi.

En effet, trois semaines ne s’écoulèrent pas entre cette mesure et la journée du