Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/124

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situation, était touchant à voir : ses yeux étonnés se portaient sur ses parents ; il ne parlait point ; il ne pouvait se rendre compte des émotions dont il était entouré, de celles qu’il ressentait ; mais par ses caresses au Roi, à la Reine, il prouvait qu’il devinait leur souffrance, qu’il cherchait à les consoler.

Madame, plus âgée, sentait vivement les maux de sa famille. Pendant la journée du 20 juin, un garde national avait dit à la Reine, en lui montrant la jeune princesse : « Quel âge a Mademoiselle ? » La Reine répondit, avec un accent que je crois entendre encore : « Un âge où l’on ne sent que trop l’horreur de pareilles scènes. » La Reine disait vrai : Madame Royale avait été profondément frappée de ce qu’elle avait vu. Elle pouvait pressentir les suites funestes de la situation où nous étions ; son caractère devint