Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/168

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« Je suppliai qu’on me réunît à ma mère, mais on fut inexorable. Ainsi je me trouvai seule dans cette infâme demeure.

« Peu de moments après, le guichetier entra pour m’apporter une cruche d’eau… Cet homme était un très-bon homme… Voyant mes pleurs et mon désespoir d’être séparée de ma mère, entendant mes supplications d’être réunie à elle, il fut réellement touché, et, dans un excellent mouvement dont je garde une vraie reconnaissance, voulant me distraire de ma peine, il me dit : « Je vais vous laisser mon chien ; surtout ne me trahissez pas ! j’aurai l’air de l’avoir oublié par mégarde. »

« À six heures du soir il revint : il m’apportait à manger ; et, m’invitant à prendre quelque chose : « Mangez, mangez, me dit-il, cela vous donnera des forces. » Je n’avais aucune disposition à manger… « Écoutez, me