Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/184

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« J’eus un moment de joie en me trouvant seule ; mais je n’en jouis pas longtemps : le souvenir des périls que j’avais courus ne me montrait que trop ceux auxquels ma mère était livrée, et je restai tout entière à mes craintes. Je m’y abandonnais depuis plus d’une heure lorsque M. Hardy, car il est temps que je vous nomme celui à qui nous devons la vie[1], revint et me parut plus effrayé que je ne l’avais vu encore.

« Vous êtes connue, me dit-il ; on sait que je vous ai sauvée, on veut vous ravoir ; on croit que vous êtes ici, on peut vous y venir prendre ; il en faut sortir tout de suite, mais non pas avec moi : ce serait vous remettre dans un danger certain. Prenez ceci, me dit-il en me montrant un chapeau

  1. Mademoiselle de Tourzel, anticipant sur son récit, veut parler de la vie de sa mère et de la sienne.
    (Note de l’Éditeur.)