Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/209

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avaient aidé à me sauver. Ils paraissaient tous dans la misère et je ne pensais pas qu’ils pussent refuser de l’argent ; mais, lorsque je voulus leur en donner, aucun d’eux n’en voulut recevoir : ils dirent qu’ils n’avaient voulu me sauver que parce qu’on leur avait bien prouvé que j’étais innocente ; qu’ils se trouvaient bien heureux d’avoir réussi et qu’ils ne voulaient pas être payés pour avoir été justes. Enfin, quoi que j’aie pu leur dire, il me fut impossible de leur faire rien accepter, et tout ce que je pus obtenir d’eux fut que chacun me donnât son nom et son adresse. J’espère qu’un jour je trouverai les moyens de les récompenser de ce qu’ils ont si généreusement fait pour moi.

« Nous restâmes fort tranquillement pendant deux jours chez madame de Lède ; le soir du troisième jour, on vint me dire qu’un individu demandait à me parler en particulier :