Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/231

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bonne, nous nous cloîtrâmes dans cette étroite retraite.

Depuis ce triste séjour à Vincennes, je tiens pour certain qu’on peut vivre et même engraisser, sans avoir besoin pour cela d’air ni d’exercice, encore moins de bonheur.

Nous étions logées dans une rue écartée et étroite ; jamais nous n’ouvrions nos fenêtres ; nous ne mîmes pas une seule fois le pied dehors. Nous renouvelions l’air de nos chambres en ouvrant notre porte et en brûlant des fagots dans la cheminée.

Aucun rapport n’eut lieu entre nous et nos hôtes, qui étaient apparemment des gens à la dévotion de M. Hardy. Ma bonne allait acheter nos modestes provisions ; elle faisait notre petite cuisine, et ma plus grande distraction était de l’aider dans cette fonction et dans les soins de notre petit ménage.

Cette vie, qui dura près de six mois, était