Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/234

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sur la grande route. Nos voiles et nos tournures modestes nous firent prendre pour des religieuses ; ces religieuses présumées ne furent inquiétées par personne. Nous arrivâmes ainsi jusqu’au moment où M. Hardy ne vit plus d’inconvénient à ce que nous allassions nous retirer à la campagne.

Nous traversâmes Paris, et là nous eûmes la triste consolation de voir M. Edgeworth. Il nous parla des derniers moments du Roi, si courageux et si chrétien ; de cette messe dite au Temple, de cette suprême communion, et puis de ce lugubre trajet jusqu’à la place de l’échafaud. Nous versâmes avec M. Edgeworth bien des larmes.

Qu’elles étaient belles, ces paroles que le saint prêtre adressa au malheureux prince sur l’échafaud :

« FILS DE SAINT LOUIS, MONTEZ AU CIEL ! »