Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/236

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moitié de cette fatale année 1793, qui vit tant de crimes et de malheurs.

M. Hardy, débarrassé du soin de veiller sur nous, nous rendit encore un service. Ma sœur, madame de Charost, était allée conduire en Suisse une de ses amies, malade (la princesse de Talmont). Les événements du 10 août l’empêchèrent de revenir ; elle se trouvait émigrée sans le vouloir, et ne pouvait rentrer sans un grand danger. M. Hardy alla la chercher et la ramena au milieu de nous.

Tant d’événements, tant de catastrophes s’étaient succédé depuis notre séparation ! Nous nous revîmes avec bonheur. Nous passâmes en famille et aussi tranquillement que cela se pouvait à cette cruelle époque, c’est-à-dire sans être inquiétées, l’hiver de 1793 à 1794, et le printemps de cette dernière année. Mais quel funeste événement