Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/240

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mère et moi dans la seconde, avec l’autre.

Chemin faisant, ma mère s’informa du lieu où l’on devait nous mener. On nous dit que nous avions le choix de notre prison. Ma mère demanda à être conduite dans l’ancien couvent des Anglaises, situé rue Saint-Victor. Le commissaire répéta que nous étions libres de choisir, mais qu’il nous conseillait plutôt les Bénédictins anglais, comme la prison où l’on était le plus tranquille. On nous conduisit donc aux Bénédictins anglais, rue Saint-Jacques.

Nous n’avions guère eu le temps, ma mère et moi, de perdre l’habitude des prisons, car notre séjour à Vincennes pouvait être regardé comme une demi-captivité. Nous n’en étions pas moins affligées de perdre sitôt cette liberté si récemment recouvrée et ce bien-être moral que nous avions retrouvé dans la vie en famille. Mon frère et