Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/246

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Nous avions la jouissance d’un petit jardin. MM. Aynar, de Lyon, au moyen de deux cordes et d’une planche, avaient élevé une escarpolette : j’étais jeune, j’en essayai, et ce petit exercice fut quelquefois une récréation pour moi.

Le temps s’écoulait assez doucement, mais bientôt l’horizon se rembrunit encore. Depuis que nous étions renfermés dans la prison de l’ancien couvent des Bénédictins anglais, nous y avions vu entrer beaucoup de monde ; nous étions plus de trois cents prisonniers, et personne n’avait encore été appelé devant le fatal tribunal. Mais on commença à parler de complots ; le régime de la prison devint plus rigoureux ; plusieurs d’entre nous furent enlevés et conduits à l’échafaud... Nous apprîmes que Madame Élisabeth, cette princesse d’une vertu angélique, venait d’y monter.