Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/247

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Cette funeste nouvelle rouvrit dans nos cœurs la blessure qu’y avaient laissée la mort du Roi et celle de la Reine. On nous répéta ses dernières paroles au tribunal révolutionnaire ; elles nous firent verser bien des larmes : « Toutes ces questions sont inutiles, vous voulez ma mort ; j’ai fait à Dieu le sacrifice de ma vie, et je suis prête à mourir, heureuse d’aller rejoindre mes respectables parents que j’ai tant aimés sur la terre. » Dans la charrette, elle consola et exhorta à la mort, avec une sérénité d’âme admirable, les vingt-quatre personnes qu’on avait associées à son supplice. On eut la cruauté de l’exécuter la dernière. Ainsi tout ce qui était entré au Temple semblait voué à la mort ! À chaque victime qui était frappée, nous voyions avec une terreur croissante le glaive se rapprocher de la tête de Madame Royale, maintenant demeurée seule dans