Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/248

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cette prison où elle était entrée avec toute sa famille, car depuis longtemps le Dauphin était séparé d’elle. Auguste et malheureux enfant, quelle devait être sa destinée !

À partir de ce moment, tout fut changé dans notre manière de vivre. L’inquiétude remplaça la tranquillité, la terreur entra dans les cœurs. Nos craintes devinrent bien plus vives encore quand on nous avertit que le nom de ma mère avait été prononcé par une de ces bouches d’où sortaient les arrêts de mort.

Nous crûmes notre dernier jour arrivé ; nous nous préparions, nous nous encouragions ; nous allâmes jusqu’à chercher des renseignements sur la manière dont le supplice avait lieu. Résignées à notre sort, nous nous occupions, en l’attendant, à préparer des vêtements qui dispensassent le bourreau de mettre la main sur nous.