Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/252

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Enfin, l’arrivée imprévue d’un prisonnier dont le nom était pour les honnêtes gens un sujet d’horreur et d’épouvante nous apprit que le moment du péril était passé... Couthon, le fameux Couthon, l’impitoyable Couthon, vient d’être écroué au Port-Libre, parmi nous... La nouvelle en circule bientôt, tout le monde se hâte, se presse pour s’assurer du fait. Était-ce bien possible ? Couthon, le proscripteur de Lyon ! on ne pouvait y croire... Et pourtant rien n’était plus vrai. Couthon était prisonnier, et Robespierre avait tourné contre lui-même ses mains homicides.

La Révolution avait trop tendu le ressort de la Terreur, une réaction était inévitable. On avait usé le crime comme moyen de gouvernement, et, quoique les adversaires de Robespierre ne fussent guère plus humains que lui, et que leur principal motif pour le