Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/256

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combien de dégoûts nous fûmes abreuvées ! mais le motif qui nous guidait soutint notre courage. Après quinze jours de démarches, d’instances et de sollicitations, l’entrée du Temple nous fut accordée, à ma mère et à moi, mais seulement deux fois par décade.

Je ne vous dirai pas avec quel bonheur nous revîmes cette infortunée princesse, et combien elle fut heureuse de nous revoir ! Nous ne savions pas, en nous rendant au Temple, si Madame connaissait toutes les pertes qu’elle avait faites, et c’était pour nous le sujet d’une triste préoccupation. Étions-nous destinées à lui apprendre qu’après avoir perdu son père elle avait perdu aussi la Reine, sa mère, et Madame Élisabeth ? Étaient-ce les premières paroles qu’il faudrait lui adresser en la revoyant après une si longue séparation ? Ma mère avait en vain demandé à Gauthier (de l’Ain), lorsqu’il nous