remit l’autorisation d’entrer au Temple, si Madame savait qu’elle avait perdu tous ses parents. Nous fûmes reçues en entrant par madame de Chantereine, à laquelle ma mère renouvela cette question. Sa réponse nous soulagea le cœur d’un grand poids. Madame connaissait tous ses malheurs et nous n’avions plus rien à lui apprendre. Nous achevions d’échanger ces paroles quand Madame vint à notre rencontre : elle nous embrassa tendrement et nous conduisit dans sa chambre. Nous ne pûmes d’abord que pleurer, et nous confondîmes nos larmes en songeant à tous ceux qu’elle avait perdus. Ce fut elle qui prit la parole et nous raconta avec un accent déchirant les adieux de son père à la famille royale, quand il la vit pour la dernière fois, la veille du 21 janvier. Lorsque, remises de ces premiers moments, nous pûmes considérer avec un peu d’attention Madame