Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/26

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C’est au moyen de ces souvenirs que les traditions se continuent dans les familles. On aime à conserver dans des galeries les portraits de ses aïeux ; il semble plus naturel encore d’aimer à connaître leurs tristesses et leurs joies, leurs émotions, leurs épreuves, en un mot leur vie ; et pour ceux qui se rapprochent du terme de leur existence, c’est une consolation que de penser qu’ils laisseront après eux comme une vivante image d’eux-mêmes, qui les rendra présents à l’esprit de leurs petits-enfants.

Il ne fallait rien moins que ces considérations, mon cher fils, pour me décider à revenir sur un passé qui me rappelle de bien pénibles émotions, car, après être née au milieu des splendeurs de l’ancienne société française, je me suis trouvée mêlée, pendant les premiers jours de ma jeunesse, aux catastrophes qui en ont marqué la fin.