Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/269

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de se rendre à l’hôtel de Brionne, où se tenait le Comité de salut public, qui ne s’ouvrait qu’à six heures. Ma sœur, madame de Charost, et moi, nous avions suivi ma mère à ce Comité. On nous fit attendre une grande heure dans la pièce qui précédait celle où l’on devait interroger ma mère ; on ne manqua pas de nous donner les détails sur le supplice de M. Lemaistre, condamné à mort pour correspondance avec la maison de Bourbon, et l’on ajouta que désormais on userait de la plus grande sévérité avec les royalistes et même les dames à chapeau. On fit subir à ma mère un interrogatoire de plus de deux heures, et on la conduisit, à onze heures du soir, au collège des Quatre-Nations, dont on avait fait une prison et où on la mit trois jours au secret. La prison du Temple me fut dès lors fermée, et Madame partit le 18 décembre 1795, sans que je