Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/275

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sœurs ; et cette maison offrait l’image de la plus tendre union. Nous étions heureux de vivre ensemble, et notre bonheur eût été sans mélange si les événements politiques n’étaient pas encore venus troubler notre repos.

Une nuit, madame de Charost éveillée ouvrit un volet de sa chambre à coucher, dont la vue donnait sur les Tuileries. Elle fut grandement surprise et effrayée en apercevant des troupes, des canons qui entraient dans le jardin. Elle fit appeler M. de Béarn ; celui-ci fut d’avis qu’il fallait quitter immédiatement Paris, et se rendre à Abondant, terre située près de Dreux, et appartenant à mon frère, qui s’y trouvait dans ce moment avec sa femme.

Cet avis fut adopté, mais l’exécution était difficile.

Votre père voulut que, sans paquets, en