Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/28

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médecins avaient interdit tout déplacement.

Le Roi, dans cette occasion, laissa voir toute la bonté de son cœur. Il veilla lui-même à ce que tous les soins nécessaires fussent donnés à mon père. Pendant sa maladie, il ne cessa d’exprimer les plus vives inquiétudes, et, après sa mort, il témoigna les plus douloureux regrets : il sentait qu’il perdait en lui un sujet fidèle, un ami dévoué. Mais nous, nous perdions le plus tendre des pères, et tant d’années écoulées depuis ce malheur n’ont pu diminuer nos regrets.

Je ne vous dirai rien sur l’ancienne société française, j’étais trop jeune pour avoir des idées faites sur un régime qui finissait. Tout ce que je sais sur cette époque je le tiens de ma mère. C’est à elle que j’entendis parler des pieuses filles de Louis XV, les princesses Adélaïde et Sophie, qui, dans une cour