Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/285

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à observer. N’importe ! il me rendait ma mère et ma famille. Je le quittai touchée et reconnaissante.

Après ces quatre ans d’exil qui nous avaient séparés, nous nous retrouvâmes donc encore une fois tous à Paris. Nous pûmes avec sécurité, avec tranquillité reprendre cette vie de famille qui était pour nos cœurs d’un si grand prix, car le monde s’était beaucoup rétréci pour nous. Passant l’été à la campagne, l’hiver à Paris, nous vécûmes ainsi, en trouvant le bonheur dans notre intérieur, jusqu’à cette année 1813 qui fut si désastreuse pour les armes de la France.

L’année 1814 s’ouvrit sous des auspices plus menaçants encore. La victoire abandonnait les drapeaux de Napoléon qu’elle avait si longtemps suivis. L’étranger avait pénétré sur notre territoire, les armées coalisées