Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/45

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de tant de braves gens prêts à mourir pour lui ; il s’y rendit.

La Reine aussi parut à ce repas avec ses enfants ; ma mère et moi, nous la suivîmes. La présence de la Reine, qui tenait dans ses bras le second Dauphin, excita un vif enthousiasme. La musique joua l’air : Ô Richard, ô mon roi ! qui était malheureusement de circonstance. Par un mouvement spontané, tous les convives se levèrent, et, tirant leur épée, jurèrent de verser pour la famille royale jusqu’à la dernière goutte de leur sang. L’émotion était à son comble, et tout le monde pleurait.

Ce spectacle fit sur moi une impression que je ne peux rendre, et que rien n’a pu effacer.

Je sentis que je m’unissais au serment de ces serviteurs fidèles, de ces braves officiers, et mon cœur se dévoua pour ma vie.