Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/55

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sur ces canons, et les têtes des malheureux gardes du corps massacrés, portées au bout des piques, servaient de bannières à cette horde de sauvages ; plusieurs fois on vint à la portière du Roi présenter à ses regards ces têtes sanglantes de ses malheureux serviteurs.

Ce triste cortège marchait dans une confusion inexprimable et si lentement, qu’on mit six heures à faire les quatre lieues qui séparent Versailles de Paris. À chaque instant on entendait tirer des coups de fusil, et la tête du Roi et celle de la Reine ne cessèrent pas d’être en danger pendant tout le trajet. Plusieurs coups de feu furent tirés dans la direction de leur carrosse. Il y eut quelques personnes de tuées.

Au moment du départ, la plus grande partie des habitants de Versailles, aux fenêtres de leurs maisons, applaudissaient à ce