Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/57

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On arriva aux Tuileries à huit heures du soir, après six heures d’un cruel supplice.

Rien n’était préparé pour l’arrivée de la famille royale. Au milieu de cette immense confusion, des ordres n’avaient pu être que tardivement donnés. Nous trouvâmes les appartements sens dessus dessous, pleins d’ouvriers, et des échelles dressées de tous les côtés.

Le château des Tuileries était resté inhabité presque sans interruption depuis 1665. Les meubles les plus nécessaires y manquaient ; ceux qu’on y trouvait étaient délabrés ; les tapisseries étaient vieilles et fanées. Les appartements étaient mal éclairés au moment où nous y entrâmes. Tout y respirait un sentiment de tristesse en harmonie avec les impressions que nous y apportions après cette douloureuse journée.

La garde nationale s’était emparée des