Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/94

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les chevaux. Tout avait été à peu près bien jusqu’à Sainte-Menehould. Mais là le Roi avait été positivement reconnu au relais. C’est de là que le maître de poste, partant à franc étrier, était arrivé à Varennes, où la municipalité avertie avait convoqué la garde nationale ; les populations de tous les environs, ameutées, s’étaient levées en masse. Il n’avait pas été possible de surmonter cet obstacle. Après avoir en vain parlementé, le Roi et la famille royale avaient été contraints d’obtempérer au décret de l’Assemblée apporté par M. de Romeuf, aide de camp de M. de la Fayette, et qui prescrivait de ramener le Roi à Paris, en quelque lieu qu’il fût atteint. Quel retour ! que de périls ! que d’outrages ! que de fatigues ! Un voyage fait au pas par des routes encombrées d’une population hostile, sous les rayons d’un soleil brûlant. La famille royale n’avait pas