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DU CRÉPUSCULE AUX AUBES


Jamais leurs obscurs souvenirs
N’ont divulgué le mot qui voile
Les hiers et les devenirs
De la pensée ou de l’étoile.

Elles n’ont pas les mêmes dieux
Auxquels il faut rendre des comptes,
Et ne voient pas des mêmes yeux
L’armature trouble des contes.

Elles refusent la raison
À tout ce qui leur est contraire,
Et bornent à leur horizon
L’universel itinéraire.

Toujours elles ont existé
Dans l’éternelle conscience,
Et leur rêve d’avoir été
Est leur espoir de survivance.

Elles ne mourront nulle part,
En passant de l’éclat à l’ombre.
Le seul signe de leur départ
Est une illusion du Nombre.