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L’âme des exhumés en sa rébellion.
Criant à l’imposteur de Bade : « Pas de trêve ! »
Les consciences voient le pacte clandestin
De l’Orgueil qui se vautre et du fer qui ruisselle,
Et rien n’arrêtera la marche du Destin,
Car Dieu vient s’affirmer dans l’âme universelle !


V


Pour que ton règne arrive, et dure jusqu’au soir
Des jours, confus encor, dont l’aube se rapproche ;
Pour que le paysan, qui plonge son fossoir
Dans le terreau chargé de ronces et d’arroche,
N’avive pas la bombe, éteinte, du Passé ;
Pour que l’effort renaisse aux espoirs de la vie,
Sans l’échec douloureux de l’Idéal blessé,
Ô Paix de la lumière, il faut tuer l’Envie !
Il faut qu’un saint amour, aux peuples qui naîtront,
Enseigne que la guerre est un crime barbare,
Qui frappe la Grandeur et le Génie au front ;
Que le Haine est un joug, et l’Empire une barre,
Sur la route qui monte, étroite, jusqu’à Dieu.



Les races tomberont, comme tombent les feuilles