On venait d’accorder un supplément de $300 à ceux qui s’étaient enrôlés en même temps que lui et qui, au cours de leurs cinq années de service devaient recevoir $400 de prime. Sur cette dernière somme, il n’avait touché que $75. En se licenciant lui-même, de sa propre autorité, il renonçait, sans le savoir, à $625 de prime, en sus de huit mois de solde échue et impayée, à $16 par mois. Il eut l’occasion de constater plus tard que cette dernière fugue n’avait pas été une brillante affaire, puisqu’il s’était ainsi privé des seules ressources qui eussent pu lui permettre de passer en France.
Lorsqu’il leur raconta ses campagnes, ses frères et sœurs se moquèrent un peu de son accent anglais, qui n’était pas affecté, mais qui était dû au « tour de gueule » contracté dans un milieu exclusivement anglophone. Deux jours après, il était guéri de cette infirmité, mais il lui fallut plus de temps pour reconquérir l’usage des tournures françaises. Sans être anglomane, on peut s’accoutumer inconsciemment à penser en anglais. Nous vivons dans une région où les puristes eux-mêmes ont beaucoup de peine à réagir contre cette tendance.
À L’ÉCOLE MILITAIRE
Le gouvernement canadien venait d’ouvrir des écoles militaires, afin de former des officiers pour la milice active. Les journaux affirmaient que c’était une nouvelle carrière ouverte à notre jeunesse canadienne. Les cadets admis à ces écoles recevaient $50 avec chacun des deux brevets ou certificats de compétence. Il fallait d’abord obtenir le certificat de seconde classe avant de concourir pour le brevet de première. Pour avoir celui-ci, il fallait se montrer capable de