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Trouées dans les Novales

— Y a pas d’eau, presque, et Bidou a failli se noyer. C’est la faute d’une carpe trop grosse.

Tiphrem en dirait long sur les pêches de Bidou si le temps le permettait, mais cinq arpents au delà du petit pont, s’ouvre une barrière en perches.

On vire à droite, et au grand galop des chevaux, qui flairent maintenant le picotin d’avoine fraîche, on brûle une clairevoie de jardin et de verger, et l’on débouche tout à coup devant une habitation d’aspect vénérable.

— Nous voilà, » s’écrie le conducteur, arrêtant ses chevaux.

C’est la maison patriarcale, flanquée d’une rallonge moderne.

Un bon vieillard est déjà sur le perron de la demeure ancienne, en même temps que des femmes, jeunes, sortent de la bâtisse neuve. Les cris de bienvenue se croisent. On s’embrasse. Les poignées de main s’échangent, un peu à la bretonne, en un balancement latéral.