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La Mort de Kéké

Déjà quelques canes sur le retour disaient de lui.

— Ce veau est charmant. Il faudra l’inviter.

S’éprit-il d’une canette ? Nul ne le sait, mais son front morose et sa morbidesse l’eussent pu faire croire. Il passait maintenant la meilleure partie de ses journées le long de l’enclos ou sur la grève, ne faisait plus de toilette, monologuait longuement en tournant des yeux blancs. Il se risqua deux ou trois fois dans le courant, et fut tout étonné de savoir si bien nager, lui qui n’avait jamais cultivé ce talent de société.

Enfin, un beau jour, toute le gent canarde entreprit une fugue en rivière pour explorer les ruines d’un vieux pont, à quinze arpents.

Kéké, s’invitant lui-même, fut de le promenade, et fit merveille jusqu’à la courbe, où les remous rendaient le pas-