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Trouées dans les Novales

couvre de noyers, d’ormes et de chênes, dont les branches alourdies forment un cintre impénétrable de rameaux feuillus.

Une fois les raidillons successifs abattus, dans cette ascension haute de cent pieds et longue d’un bon quart de mille, nous voilà en présence d’un panorama très vaste, aux prairies longuement arrondies, où tous les verts d’une palette savante se fondent et se perdent dans le glacis violet, mauve et bleu des lointains, aux transitions marquées ici par une éclaircie d’avoine, là par une raie plus pâle de froment, ailleurs par un éperon brusque de forêt, plus loin par le sillon tranché d’un cours d’eau.

— Bonne terre pour les graines. Ça pousse dure et ça rapporte bon. Regardez comme c’est aisé, partout. Pas de misèren ici, avec des bras.»

Notre guide nous montre l’étendue, dans un geste investisseur qui promène