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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/316

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308 LA PÉRIODE LOCALE (1830-1865)

lutte pour gouverner sa dernière barque, The Home Journal, parmi les eaux furieuses de la guerre civile, des qualités que n’hésiteraient pas à qualifier d’héroïques les lecteurs de sa biographie.

Si les vers autrefois fameux de Willis ne méritent qu’un aussi tiède éloge, que reste-t-il h dire de la foule des riraeurs contemporains auxquels il prodigua ses encouragements ? Lequel peut-on défendre contre les flèches de Lowell, ou mieux encore lequel peut être tiré des limbes de l’anthologie de Griswold : Poets and Poetry’.* Mr. Stedman, dans son American Anthologi/ de 1900, a recueilli la plupart de ces « poetio minores » qui fleurirent ou languirent après 1850. 11 fit de son mieux pour insérer au moins un poème de chacun des principaux favoris de Griswold, mais il dut renoncer à citer plusieurs anciennes célébrités. Malgré toute sa libéralité, il est encore extrêmement douteux que beaucoup des bardes auxquels il accorde l’hospitalité des premières pages de son anthologie aient même le plus modeste titre au nom de poète.

Malgré son extraordinaire fécondité, cette période fut lamentablement faible, mais l’on ne saurait taxer d’insensés les engouements du public d’alors.

11 y a tout lieu de penser que Griswold se conduisit vis-à-vis de son temps comme beaucoup d’entre nous vis-à-vis du nôtre. On peut même trouver d’excellentes raisons aux choix, à première vue, ineptes de Griswold. Par exemple, la place qu’il donne à Charles Fenno Hofïraan (1806-1884) de New York, auteur du roman Greyslaer et de relations de voyages dans l’Ouest, et premier directeur de The Knickerbocker, semble absurde tout d’abord ; mais après avoir lu les poèmes posthumes d’Hotfman, on se rend compte qu’il possédait une note