Page:Trevoux - Dictionnaire , 1704, T01, A-Cenobitique.djvu/98

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Al L Ε s e nzic-zac, celle qui étant £ ? ?y ; eans r epetentd’ordinaire ce mot plufiears fois «dans leurs invocations à Dieu. Les Turcs pour toutc relfource pronongoicnt d’une voix balis & fuppliante, le mot Allāh aellah, S. Ev R, AlLANT, ANTE.adj.&fubft.Quiva&qui vicnt. Cctte hötellerieeft ouverte à tous allaims & vcnans. /ens , vadens. On dit proverbia lcmcnt , Ccft un allant ; pour dire , Ceft un hommc alcrte , qui nelaiffépas perdre fes affai res par parcife , & faute d’allér ; ou qui s’in friguspar tout. ardelio. Il y a auffi uíeefpcce deTchiens qu’on appclle Allans ou Gentils. VoyezCHiEN, ouAlAN.

ALLANTO IDE.f.f.Termcde Medecine, quif edit d’une troifiéme taye, ou membrane , qui envcloppe unc partie dufetus, comme unę <*inture , ou &chàrpe depuis le cartilage Xi Phoide jufqu’au defîous des fiancs feulément ; mais elle nc fe trouve point aufetus humain. On 1’aPPelle ainfi ,parce qu’cllc reffemble à une an doüille. Dreliiicourt celebre Profeffcur à Leyde dans unc Differtation qu’il a faite fur cétte membrane , foutient que 1’allantoide ne fe trouve que dans lcs animaux qui ruminent , & que c’cft une membranc étendué d’une trompe à 1’autre, par le fond de l’uterus entre le cho rium & l’amnios.

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AlLECH EMENT.f. m.Cemot,quieft

um p cu vieux , fignific , Amorce , attraits, appât : illecebra. IT ne fe dit qu’au figurę. Il fäut fuir les vanitez mondaines , qui`font les allechemens du peché. Refifter atix alleche mens delavolupíé. Ablanc. Les allechemens des voluptez n’önt pas été fi grands , tandis que nôtreempire ne s’eft pas&tefidu au delà de1’Ita lic.ABlaNc.

AlLECHER. v. a&t. Inviter, attraire par quclquc a ppât.Allicere, Illicere, pellicere. On alleche dcs fouris avec du lard ou des noix pour les fairetomber dans la ratiere. II eft plus en ufâge au figuré ; mais commeil vicillit fört, on nele Peutguercsemployer que dans leftile plai fànt. Ladouceur des plaifir§ alleche les homîmes a la volupté.

A1L scH£ ,£’ e.part.paff. &adj. Illeétus,al leäus. C emot eft vieux, &onneI’employe plus que dans lc Comique.

Maitre C orbeaufur um arbre perché Tenoit em fon bec um fromage ;

Maitre Remard par l’odeur alleché, Lui timt à-peu-près ce langage. La Fonr. A l L E E .f. f. Courfe,voyage. Itus, Itio. On employe fouvcnt tout fontemps cn allées & venuês.

AlL £ e ,fignifie auffi , un paffage ou un corridor dans d es bâtimens, paroù on va d’un lieu à un autre,&qui enfait la communication. opertum iter ex altera parte domus in alteram. Al l E e ,foit dans unjardin, foit ailleurs, eft un chemin d roit, & parallele, bordé d’arbres , ou d’arbriffeaux. Ambulacrum , ambulatio. On appe !le contre-allée , les deux petites allées qui föìt à côté de la plus grande. 24mbulatiunciila majorem juxta poßta. Dans un jardin une allée effuneefpece de cheminferme, fablé pour 1’or dinairc , avec uncbordurequi fepare les quarrez lesunsdes autres.

Alle ’

e. de front ; celle qui vadroit en face dubá timent. L4mbulacrum adverfum.

Al l £ s d etraverfe, celle qui coupe une allée de front àa nglesdroits. Tranfverfùm. AT l £ ’e diágonale, celle qui coupe un quarrédc bois, o udeparterre d’angle àangle. Diagoma lium.

Al l - ’e biaife, celle qui par fujettion ou d’un oint d evuë , ou d’un terrein, n’eft parallele ni Ἀ I’allge dc front, ni à celle de traver(e. obli quum.

ATL E s r ampante.celle quia une pente fenfible. Declive.

te, & f ujetteaux ravines, eft traverféc d’efpace en efpace, par des plate-bandes de gazon , en maniere de chevrons brifez, pour en retenir le • f äble.Serratum. On appelle auffi allée en zic zac , c ellequi dans un bofquet , ou un labyrin the,eft formée par divers retoursd’angles pour la remdre plus foiitaire, & en cacher 1’iffué. La ’ b yrintheum.

A1 L E = enperfpe£tive, cclle qui eft plus large à fon cnrrcc q u’àl’iffué, pour luidonner Plus d’appa 1cucc dc longucur, optivum,

A11£sc ouverte

, celle qui eft bordée de grands arbrc$ , commc tilleuls, ouormes, qui pár 1’en trclallcment de leurs branches donnéììt άu cou yert , & de la fraicheur : ou unc aliee qui eit fait : d’unbcrccau de treillage. opertum. Al l E s labouree, & herfee`cellé qui eft repaTce avccla hcrfe, & où les carrolles pcuvent rouler. Oc cat um.

A1l£sfablée,celleoùil yadufàblc fur laterre battué. Sabulo fubftratum.

A1 1£ £ biem tirée, cclle quc le Jardinier a netto yée de mechantes herbcs avecia charuè, & qu’il a cnfuitc rcpaflcc avecle râteau, pour unir’, & aPPropricr la fupcrficie. Raftello complamatum. Al l E e de compartiment, un large fentier qui fe Parc lcs carrcaux d’un partefte. Areolis di fimátum.

A1l£e d’eau, cheminbordédejets, ou boüil lons d’eau fur dcux ligncs paralleles. salienti bus aquis prætextum.

AlLEGATION. f.f. Citation d’une loi, d’une, aut9rité, d’un paffage. Prolatio. Laplù ? Part des allegations des Héretiques fontfaufies. AllEGar1oN,feditauffidelafimplepro pofition d’une chofe qu’on met enavaht. fi ya Ęg-istus la prcuvc dc 1’allegation de cet lD l.

AlLEGE. f. f. Bareaudefuiteoudeconvoi qu’on attache vuide à la queué d’un grand, Pour 1’alleger & prendre uné partie de fächarl ge , cn cas qu’il periclitât. Cymba, Actuario 4*p ,fcapha. Lcs coches de Sens, de Joigny, d’Auxeffcnc partent point, qu’iln’y aiíuiíé ôù deux alleges âttachéésà la quieuê. On le dit auffi fur mer des bitimens deftinez à PortcrJcs marchandites des vailfeaux qui tirent troP d’eau. Lcs allegesfervent auffi aui delefta É Lc maitre ne peut pas faire fìifir ,£’. [on ret les marchandifes , tant qu’elles font dans fon bord, mais ille pcut faire quand clles font - dans lcs alleges. En quclqucslicüxon les appelle feuleges. DiiCangeles appclle cn Latin levia & levamentum.

Al l Eg e, en termes de Magonnerie, eftce petit mur qui fert d’appui dan$ les croifccs, & qui eft,mgins &pais jic les picds droits , & quele refte du mur. Fülmentüm.

A1 LEGE ANC E. f. f. Soulagement d’un mal. Levamem , levvio. Cette veuve cherche de 1’allegeance à fà douleur dans la retraite, dans 1es confolations fpirituclles. Corneille s’eft fervi dcce£rme ; maisoune s’en pcut plus fervirau ourd’huy : ila trop vieilli.

A { ?EG saNcs. Serment d’allegeance , eft un ferment que les Anglois prétentâu Roien qua lité de Roi & deSeigneur temporel, pour le diftinguer d’un autre ferment qü’ils lui prétent cnqualité de Primat, & qu’ils appellentle fer ment de Primatie. Ence fefis le mdíd’allegeamce vicntde cesmots Latins adlegem. -

A11.EGEMENT. f. m. iffignifielamême choß, maisfon ufage eft plus ordinaire & plus étendu, Les remedcs donneritdc 1’allegementaux maladies : s’ilsne gueriffent la goute, aumoins ils y donnent quelque allegement. Les réfie xions &ternclles donhent de l’allegement à l’ef prit, quand il eft fort affligé. Cc mot cft aufli un peu vieux.

AlLEGER. v. a&. Rendre moins pefant, moins chargé, moins douloureux. Levare, Allevare. Les Marchands dans la tempéte jet tent une partie de leurs marchandifes] dans la mer pour alleger le vaiffeau. Je me fens tout allegé d’avoir quittę mon manteau. Un lave ment allege beaucoup ceux qui font tourmentez de la colique.

Al l EG E R, fé dit en termes de Marine, pour dire, Aidcr à quelquemouvement qui fert à faire fou lever, ou poüfler en avant quelque chofe , ou pour faire parer quelque mánæüvre. Ainfi on dit , ae’leger la tournévire , quand on fouleve unc corde près du cabeftanquiaide aveclecable à lever 1’ahcre : Alleger le cable , quand on y attache plufieurs morceaux de boisqui le font forter fur l’eau , & empêchent qu’il fie s’arréte fur les rochers. Alleger les cargiefonds , oules cargucboulines, c’eftles mettre en état de fe pou voir fervir de ces manœuvres. Alleger un Waif feau ; c’eftlui Öter une partiede fa charge , afin de lemcttre àfiot,& dele rendre plus leger à la voile.

A1LEGER, feditfigurémentenMoraledufou lagemcnt dcs chagrins, dcs affli&ions d’cfprit. fl. e ftallé philofopher à la campagne potir alleger tcs cnnuis. Malhcrbc a dit eiegámmient ; C’eft b iem» fe le confeffe , une jufte coutume, 9Je le cœur afflige

Par t ecanal des yeux vuidamt fon amertume, Cherche d’être allegé.

Dcs A uteursplus modernes que Malherbe s’en font fervis auili ; mais cela n’a pü lc rcmettre dans lc bclulage. Il faut dire en ìà place, Jou lager,

Aliìc ii, •’ s. Part. paff. & adj. Levatus, alle

  • v4tt4s.

AlLEGERIR.v.a&.TermedeManege.C’eft rendre l e

cheval plus leger du devant’que du gerricre ; fairc qu’en troëantil foit prét de ga

!oPcr , & qu’ilfie foit poiut pefàntd’epaulcs. 

AILEGORIE.f. f. FiguredeRhetoiique, un cft uncmetaphore continuée, quand oh f. É q’un difcours qui eft propre à uiie chofe pour en faire cntendre üncauêre, aellegoria, L’allegorie, pour étre belle, doit &tre ingenieufement conti nuéc. S. Ev R. Ilyadans les Peres de1’Eglife des al’égories bien ffoides, &qui ne fontforííécs qucfur quelque étymologie grammaticale , ou fur desjeux demots auiquéis ils font allufion. M. S1MoN.LeVieuxTeftamenteftuncper petucllc Allegorie des myftercs coutenus dafis le Nouveau, Philon Juifa fait trois livres ’des 4llegories fur 1’ouvrage des fixjours. L’ufage dcs allégories ne s’eft introduit que fort taîi parmi lcs Payens : c’eft-à-dire, loffque les Phi lofophcs voulurent rendre raifon des fables , & des ancienncs Hiftoires des Dieux. Il fallut faire agcroirc à ccux qui étoicnt choquez de ces abfurditcz , que les Poëtes avoient penfé toute autre choic que cc qu’ils avoient dit ; & de-là vient le mot É’ Carum difcours quià le Prcndfe dans fonfensPropre , &λλά άγορεύει , figniâc toute autre chofeque ce que 1’on veut dire, eft cequ’on appclle propremeht une allé gorie. Ainfiparmiles Grecs on tourna 1’Hiftoire sm allegorie , de pcur que 1’on’ne crüt que les Dieux de la Greceavoieht été des hommes affez corrompus. Les Juifs trouverent cette methode d’expliquer la Religion admirable, & s’en fer virent pour interpreter les livres Sacrez d’une maniere plus conforme au goût des Payens. Clernent d’Alexandrie donnabeaucoup dafis les allégorie*. Origenc qui avoit 1’imagifiation vi ve , & féconde, eft tout plein d’allégories, II appelloit corporcls ceux qui s’attachóient trop à la lettre, & qui ne s’appliquoient pasâdécou yrir lefens myftique caché fous cháque mot &c fous chaque fyllabe. M. Simon.

A1LEG ORIQUE.adj.m.&f.Qujtientde 1’Allegoric. Allegoriis refertus, conftans. L’Ecriture a fon fens litteral , & fon fens allégori que. Le fens allégorique nefait point une preu ve : c’eft feulement une application arbitraire. S.-E v R. Il ya unc Nouvelle aellégorique des troubles arriyez dans le Royaume de 1’Elo quence.

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A1LEG ORIQUEMENT. adv.D’unema.

nicre a llégorique.„Per Allegoriam. On ne döit pas prendfe cepaffage à la léttre, il s’entcnd al légoriquememt.

A1LEGORISER. v.a&. Parlerparallégo ries. v tiallegoriis inter loquendum , fcribén dum. Les Levantins fe plaifent à allegorifer. Par exemp. le Gouverneur du Schiras fait ajoüter à tous fes titres, Fleur de courtoifie , Mufcade de confolatiom , &• Rofe de plaifir. A1LEGORISTE. f.m. Auteur quiexpli que l eschofes par allégorie. Qui allegorias adhibet. Les anciens Interpretes de l’Ecriture ont été prefque tous des Allégoriffes. S. Auguf tin, St. Grégoire , Theophyla&te , Origène, Denisle Chaîtreux , ont expliqué la Bible en ~4llegoriffes , dans des fens allégoriques. Cesm orsviennent du Grec ciAAmyop£ω , muto, je chamge.

A1LEGUER. v.a&t.Citeruneloi,funeauto rité , u nexemple. Laudare , citare , proferre. Les Avocats doivent rapporter les propres ter mcs des loix qu’ils alleguent. Pluficurs Ora teurs alleguent des palfiges, & dks autoritcz qu’ilsforgent eux-mêmes.

A11sGuEr, fignifieauffi, Mettreenavant. Caufari, allegáre. Cclui qui a tort, atoùjours quelquc pretcxte, quelque vainc cxcufe à alle guer. >4llegue{-vous cela de vêtre chef, ou fi vousawcz Pouwöir dc 1’alleguer, dclc P’ ?;& ?